HASARD OU CONCEPTION ?
Le mode de reproduction de la grenouille à incubation gastrique
LA GRENOUILLE australienne à incubation gastrique, éteinte depuis 2002, avait un mode de reproduction très spécial. La femelle avalait ses œufs une fois qu’ils avaient été fécondés et les incubait pendant environ six semaines dans son estomac. Et c’était de petites grenouilles parfaitement développées qui sortaient de sa bouche.
Pour ne pas digérer ses œufs, la mère devait cesser non seulement de s’alimenter, mais aussi de produire des sucs gastriques. De toute évidence, les œufs et les embryons libéraient des hormones qui bloquaient la production des sucs.
La femelle couvait ainsi une vingtaine d’œufs. Au moment de la naissance, le poids de la mère avait augmenté de plus de 60 %. C’est comme si une femme de 68 kilos en prenait 43 de plus pendant sa grossesse, soit le poids de 24 bébés de 1,8 kilo ! Les petites grenouilles gonflaient tellement l’estomac de leur mère que celui-ci comprimait complètement ses poumons, la forçant à respirer par la peau.
La sortie des bébés s’étalait sur plusieurs jours, à mesure qu’ils étaient prêts. Mais si la mère pressentait un danger, elle pouvait les mettre au monde en les « crachant ». Un jour, des chercheurs en ont observé une expulser six petits d’affilée, les propulsant dans les airs à un mètre d’elle.
Certains disent que le mode de reproduction de la grenouille à incubation gastrique est le produit de l’évolution. Cependant, son mode de reproduction dépend à la fois de sa constitution biologique et de son comportement. Si une grenouille ordinaire avait évolué en une grenouille à incubation gastrique, des changements radicaux auraient dû se produire tous au même moment. Or la théorie de l’évolution prétend que l’apparition de nouvelles espèces est la conséquence de transformations progressives *. Certains en ont donc conclu que cette grenouille n’aurait pas pu évoluer toute seule, mais qu’elle a forcément été créée.
Qu’en pensez-
^ § 7 Dans son livre De l’origine des espèces, Charles Darwin a écrit : « La sélection naturelle ne peut agir qu’en profitant de légères variations successives, elle ne fait jamais de sauts, mais elle avance à pas lents. »