EN COUVERTURE
Sortir de la violence conjugale
Scénario 1 : Les parents d’Isabel * sont venus la voir, elle et son mari. Ils passent une bonne soirée, la conversation est agréable. N’importe quels parents seraient fiers d’avoir un tel gendre ! Il est si gentil avec leur fille.
Scénario 2 : Frank est fou de rage. Une fois encore, il va décharger sa colère à sa manière : frapper sa femme au visage, lui donner des coups de pied, lui tirer les cheveux ou lui cogner plusieurs fois la tête contre le mur.
VOUS serez peut-être surpris d’apprendre que ces deux scénarios concernent le même couple.
Comme beaucoup de conjoints violents, Frank sait se montrer charmant en public ou avec ses beaux-parents. Mais quand il se retrouve seul avec sa femme, il est extrêmement cruel.
Beaucoup d’hommes comme Frank ont grandi dans un foyer violent. Une fois adultes, ils pensent que leur comportement est acceptable, et même normal. Mais la violence conjugale est tout sauf normale. Elle ne peut pas laisser indifférent.
C’est pourtant un phénomène très répandu. En France par exemple, le numéro d’appel national destiné aux victimes de violences conjugales a répondu à plus de 50 000 appels en 2010. C’est une épidémie mondiale qui touche chaque groupe culturel, économique et social. Et comme beaucoup d’agressions ne sont pas signalées, les statistiques sont sans doute loin de refléter la réalité *.
Les violences conjugales soulèvent ces questions : Comment un homme peut-
Les Témoins de Jéhovah, éditeurs de cette revue, sont convaincus que les conseils pratiques de la Bible peuvent aider des conjoints violents à changer de comportement. Un tel changement est-
Quel genre de relations aviez-
Valerie : Le soir de nos fiançailles, Troy m’a giflée si fort que j’ai eu un hématome pendant une semaine. Il n’a pas arrêté de s’excuser et il m’a promis de ne plus jamais recommencer. Une promesse que je n’avais pas fini d’entendre...
Troy : J’explosais pour un rien, par exemple si le repas n’était pas prêt. Une fois, j’ai frappé Valerie avec un pistolet. Une autre fois, je l’ai tapée si fort que j’ai cru que je l’avais tuée. Et pour lui faire peur, j’ai mis un couteau sur la gorge de notre fils et j’ai menacé de le tuer.
Valerie : Je vivais constamment dans la peur. Parfois, je devais m’enfuir de la maison et attendre que Troy se soit calmé. Mais le plus dur dans tout ça, ce n’était pas les coups, c’était les insultes.
Troy, aviez-
Troy : Oui, depuis mon enfance. J’ai grandi dans une atmosphère violente. Mon père battait souvent ma mère devant moi et mes frères et sœurs. Un jour il est parti, et ma mère s’est mise en ménage avec un autre homme. Lui aussi la battait. En plus, il nous a violés, ma sœur et moi. Il est allé en prison pour ça. Bien sûr, je sais que rien de tout cela n’excuse ma conduite.
Valerie, pourquoi êtes-
Valerie : J’avais peur. Je me disais : « Et s’il me pourchasse et qu’il me tue, moi ou mes parents ? Si je le dénonce, ça ne va pas aggraver les choses ? »
Quand est-
Troy : Ma femme s’est mise à étudier la Bible avec l’aide des Témoins de Jéhovah. Au début, j’étais jaloux de ses nouveaux amis, et je pensais que je devais la sauver de cette « secte bizarre ». Du coup, je suis devenu encore plus violent, pas seulement envers Valerie mais aussi envers les Témoins. Puis un jour, notre fils de quatre ans, Daniel, a fait une crise d’épilepsie et a dû être hospitalisé pendant près de trois semaines. Durant cette période, les Témoins ont fait beaucoup pour nous : ils se sont même occupés de notre fille de six ans, Desiree. Après avoir travaillé de nuit, un Témoin a passé toute la journée avec Daniel pour que Valerie puisse dormir un peu. La gentillesse de ces personnes, avec qui j’avais pourtant été odieux, m’a profondément touché. J’ai pris conscience que ces gens se conduisaient en vrais chrétiens. Je leur ai donc demandé s’ils pouvaient m’aider à étudier la Bible. Au cours de mon étude, j’ai appris comment un mari doit ou ne doit pas traiter sa femme. J’ai tiré un trait sur mon comportement violent. Finalement, je suis devenu Témoin de Jéhovah.
Quels principes bibliques vous ont aidé à changer ?
Troy : Il y en a tellement ! En 1 Pierre 3:7, la Bible dit qu’il faut accorder de « l’honneur » à sa femme. Galates 5:23 encourage à la « douceur » et à la « maîtrise de soi ». Éphésiens 4:31 condamne les « injure[s] ». Hébreux 4:13 déclare que « toutes choses sont [...] mises à découvert » aux yeux de Dieu. Ça veut dire que Dieu voit comment je me conduis, même si mon voisin, lui, ne le voit pas. J’ai aussi appris que je devais changer de fréquentations, puisque « les mauvaises compagnies ruinent les habitudes utiles » (1 Corinthiens 15:33). En fait, mes anciens amis m’encourageaient à être violent. Ils pensaient que c’était normal de battre sa femme pour la « mater ».
Que pensez-
Valerie : Ça fait maintenant 25 ans que Troy est Témoin de Jéhovah. Depuis, il me traite vraiment avec amour, gentillesse et considération.
Troy : Je ne peux pas effacer tout le mal que j’ai fait à ma famille. Et, c’est sûr, ma femme n’a jamais mérité les traitements que je lui ai fait subir. Mais j’attends avec impatience l’accomplissement d’Isaïe 65:17, quand ces souvenirs douloureux s’estomperont peu à peu...
Quels conseils donneriez-
Troy : Si vous êtes violent avec votre famille, en paroles ou en actes, admettez que vous avez besoin d’aide, et acceptez-
Valerie : Évitez de comparer votre situation à celle de quelqu’un d’autre. Réfléchissez à deux fois avant de suivre les conseils de personnes qui pensent savoir ce qui est le mieux pour vous. Dans ce genre de contexte familial, les choses ne tournent pas toujours aussi bien que pour moi, c’est sûr. En ce qui me concerne, je suis contente de ne pas avoir quitté mon mari. Nous sommes tellement heureux aujourd’hui !
STOPPER LA VIOLENCE CONJUGALE, C’EST POSSIBLE !
La Bible déclare : « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre » (2 Timothée 3:16). Comme Troy, de nombreux conjoints violents ont appliqué les conseils bibliques et ont réussi à modifier leur façon de penser et leur comportement.
Aimeriez-
^ § 3 Certains prénoms dans cet article ont été changés.
^ § 8 Il est vrai qu’un nombre considérable d’hommes sont battus par leur femme. Mais dans la plupart des cas signalés, l’auteur de l’agression est un homme.